Auteur: Muriel Fortin (0603) présidente
Photos: gracieuseté de Denis Fortin (0892)
Dernière mise à jour: 2 novembre 2015
Courriel: info@afafortin.com
Sainte-Anne-de-Beaupré - 2015
Cette année, l’Association des Fortin d’Amérique a lancé une invitation toute spéciale à ses membres. En effet, le dévoilement du monument en l’honneur de Julien Fortin et de Geneviève Gamache a été jumelé avec les Retrouvailles 2015 qui se sont déroulées le 4 juillet dernier au Centre communautaire de Ste-Anne-de-Beaupré. Nous étions nombreux! 175 membres et amis sont venus du Québec, de l’Ontario, de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et même des États-Unis.
La journée a débuté en beauté, le soleil radieux et une température confortable étaient de la partie. René Fortin assisté de son épouse Jeanne et de leur fils Jonathan accueillaient les gens avec le sourire et remettaient à chacun les documents nécessaires pour participer aux diverses activités de la journée.
Le temps libre en avant-midi a permis à plusieurs de renouer avec de vieilles connaissances et d’en créer de nouvelles…
Vers 12h30, parents et amis ont pu fraterniser tout en dégustant un excellent repas chaud. L’atmosphère était à la fête!
Au cours du repas, M. Jean-Luc Fortin, maire de la municipalité de Ste-Anne-de-Beaupré, a remis aux personnes concernées l’épinglette souvenir de 5 ans, et de 10 ans et un certificat de membre à vie.
Remise du certificat à Louis Fortin (0171)
Par tirage au sort, deux personnes ont été choisies (un homme Fortin et une femme Gamache) pour dévoiler le monument lors de la cérémonie qui se déroulera en fin d’après-midi.
Après le repas, s’est tenue l’assemblée générale annuelle de l’Association au cours de laquelle on a procédé à l’élection des membres du conseil d’administration.
Lawrence Bernard (0643) accepte le poste de président d’élection et Muriel Pagé (0552) celui de secrétaire. Six personnes terminaient leur mandat régulier et deux postes étaient vacants. Tous les postes ont été comblés et le nouveau conseil d’administration sera maintenant constitué des personnes suivantes: Muriel Fortin (0603) présidente; Charles Fortin (0459) vice-président; Achille Fortin (0082) secrétaire; André Fortin (0043) registraire; René Fortin (0022) trésorier; Jean-Pierre Fortin (0008) administrateur; Pascale Fortin (0336) administratrice; Monique Fortin (0297) administratrice; Jean Fortin (0815) administrateur; Guy Bernard (0839) administrateur; Line Fortin (0520) administratrice; Daniel Fortin (0170) administrateur; Christian Fortin (0505) administrateur.
À 15h15, quatre autobus conduisent les participants à l’église de St-Joachim pour assister à une messe commémorative en mémoire de Julien Fortin et de Geneviève Gamache.
Cette messe dominicale sera présidée par le curé de la paroisse le père Jacques Fortin assisté du père Raymond-Marie Fortin. Au grand plaisir de l’assemblée, le curé Jacques Fortin prononce son homélie du haut de la chaire.
Après la célébration liturgique, la cérémonie du dévoilement, moment privilégié de la journée, s’est déroulée sur la terre ancestrale de Julien Fortin, au 765, chemin du Cap-Tourmente dans la municipalité de St-Joachim.
Christian Fortin (0505) agissant comme maître de cérémonie, invite Charles Fortin, président sortant de l’Association à adresser quelques mots de circonstance aux personnes présentes. Puis, il cède la parole à M. Marc Dubeau, maire de St-Joachim. Après avoir félicité les organisateurs de l’événement, M. le maire reçoit les armoiries officielles des Fortin d’Amérique.
Vient le moment clé de la journée, la cérémonie du dévoilement du monument M. Antoine Fortin et Mme Pauline Gamache, les deux gagnants du tirage au sort, procèdent au dévoilement officiel du monument.
Une belle surprise nous attendait à la fin de la cérémonie, Marguerite Hyardin, fille du Roy, personnifiée par Sylvie Asselin, est venue nous parler de ses liens avec la famille Fortin. Suit une séance de photos pour ceux qui le désirent.
De retour au Centre Communautaire, un cocktail dînatoire attendait les participants. Ce moment a été apprécié de tous. Vieux amis et nouvelles connaissances se retrouvaient pour finir cette journée mémorable!
Nous tenons à remercier tous ceux et celles qui, par leur don, leurs efforts, leurs encouragements et leur présence, ont contribué à faire de ces Retrouvailles 2015 une réussite sur tous les plans. Il est encourageant de savoir que beaucoup de gens tiennent à cette grande famille qui est la nôtre, les FORTIN! Rendez-vous l’an prochain pour les Retrouvailles 2016 au Village d’Antan, Drummondville, le DIMANCHE 10 juillet 2016. Un événement à ne pas manquer!
Tout un retour aux sources...
Auteur: Sylvie Asselin
Photo: gracieuseté de Sylvie Asselin
Source: Le Fortinfo # 28 – novembre 2015, pages 8-9
Dernière mise à jour: 4 juillet 2015
Courriel: info@afafortin.com
Dévoilement du monument de Julien Fortin
Allocution prononcée par Sylvie Asselin qui personnifiait Marguerite Hyardin,
fille du Roy de qui elle descend
Sylvie Asselin est descendante de la lignée matrilinéaire de Marguerite Hyardin.
Je suis tellement émotionnée d’être accueillie par un si merveilleux groupe! Et que dire des liens qui nous unissent ici aujourd’hui et ce depuis fort longtemps…
Dans ma vie de 2015, j’ai personnellement un oncle et une cousine portant le nom de Fortin. Mais aujourd’hui, je me présente à vous en tant que Marguerite Hyardin et j’ai épousé Nicolas Verieul (Veilleux) en 1665, ici-même, dans la maison de Julien Fortin.
Et que dire de la belle Geneviève Gamache, épouse de Julien Fortin, j’ai tellement apprécié cette dame, qu’elle est devenue la marraine de mon fils aîné Nicolas.
Je sais que parmi vous, il y a de mes petits-enfants; il semblerait que la maman du maire actuel de Ste-Anne-de Beaupré, Jean-Luc Fortin est une Veilleux… et que madame Suzanne Veilleux, la présidente de l’association des familles Veilleux est mariée à un Fortin. Quelle belle histoire d’amour entre les Veilleux et les Fortin…
Tout comme votre ancêtre Geneviève, je fais partie des mères de la nation. Ce qui nuance les Filles du Roy des autres femmes qui sont venues en cette terre de Nouvelle-France est simplement le mandat royal.
À l’époque, la colonie de la Nouvelle-France était en déclin, il y avait plus d’hommes que de femmes et si le roi Louis XIV ne voulait pas perdre ce territoire aux mains des anglais, il se devait de peupler rapidement ce coin de pays. C’est ainsi que pendant 11 ans, de 1663 à 1673, il a envoyé des filles à marier (que Marguerite Bourgeois a affectueusement nommé Filles du Roy). Il leur payait le voyage et la dot (50 livres) pour le mariage. Ces filles étaient choisies dans des maisons de charité par les prêtres et les sœurs. La majorité d’entres elles étaient orphelines ou veuves, d’autres venaient de familles pauvres. Elles étaient âgées en moyenne de 14 à 35 ans. L’intendant Jean Talon les voulait en santé, robuste et de bonnes mœurs.
Comme l’histoire de ces femmes se ressemble, je vais vous raconter la mienne.
Je suis née à Joinville en Champagne et j’avais à peine 20 ans lorsque je suis arrivée ici en Nouvelle-France avec l’espoir, bien sûr, d’une vie meilleure, de trouver mari et fonder famille. Puisqu’à Paris à l’époque, la vie était dure et nous n’avions pas grand avenir.
Je suis arrivée à la fin de l’été 1665, après une traversée de quelques mois en mer. J’ai pris pour époux Nicolas Verieul, un gars de la Normandie, beaucoup plus âgé que moi. Il connaissait bien le coin, il était ici depuis quelques années déjà. Nous avons signé le contrat de mariage en octobre 1665 devant le notaire Aubert et Hum… c’est ici que j’ai dit oui! Au début de décembre, dans la maison de votre ancêtre Julien Fortin, c’est l’abbé Thomas Morel qui a béni le mariage.
L’année suivant mon arrivée, en 1666, on a eu notre propre terre par tirage au sort… elle se situait à l’ouest de la grande rivière Ste-Anne pas très loin. On est resté sur la côte une dizaine d’années, puis on s’est installé de l’autre côté, là derrière vous sur la pointe d’Argentenay (St-François de l’Ile d’Orléans).
Mon homme et moi avons eu 9 enfants… 5 filles et 4 garçons! On a trimé dur, mon homme faisait aussi du cabotage… alors y était pas toujours là… pis comme j’ai perdu deux garçons, mes fils Nicolas et Joseph n’y arrivaient pas tout seul. Et ben les filles, ont dû retrousser leurs manches, elles tiennent ça de moi… du courage et de la détermination…
Je suis mère-grand de 54 petits-enfants pis toute une descendance. Il y a deux lignées de Veilleux, (Verieul), des Baudon dit Larivière, des Lehoux, Landry, Durand et Fugère.
Mon homme a cassé sa pipe en 1714, il était aveugle depuis une couple d’années, c’est mon fils Joseph qui s’occupait de nous en échange de nos avoirs.
Vous savez ça rend nostalgique de revenir fouler ces terres. Je me demande que sont devenues les autres filles, nous étions au moins 89 filles cette année là. En 11 ans, il serait venu pas moins de 764 Filles du Roy.
Merci à vous de m’avoir permis de rendre hommage à ces femmes, mères de la nation. Sans elles, nous ne serions pas là. Chère famille Fortin, Marguerite vous portera longtemps en son coeur!
Je vous laisse sur l’énoncé de l’écrivaine Anne Hébert à propos des Filles du Roy :
Il faudrait les nommer toutes, à haute voix, les appeler par leur nom, face au fleuve d’où elles sont sorties au 17e siècle, pour nous mettre au monde et tout le pays avec nous.
Anne Hébert, « le Premier Jardin », 1988.